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24 janv. 2014

Pompiers, crise : qui est derrière le mouvement ?

Le conflit se durcit entre la direction du Sdis de l'Hérault et l'intersyndicale des sapeurs-pompiers avec une lettre ouverte accusatoire envoyée hier au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, aux responsables de la direction nationale de la Sécurité civile, aux élus du département et largement distribuée à la population, grâce à des actions de tractage à Montpellier, Béziers, Sète, Agde, Frontignan et Lunel. L'intégralité de ce document est en ligne ici. En grève illimitée depuis le 11 décembre, les sapeurs-pompiers de l'Hérault demandent l'application sans délai de la directive européenne publiée au Journal Officiel qui impose les 35 heures dans les casernes. Deux options sont possibles dans cette hypothèse : soit, des gardes de 24 heures, conformément au décret qui est calculé selon un prorata temporis de l'activité jour et nuit, soit, des gardes de 12 heures via le régime du heure à heure, gardes moins contraignantes. Or, l'intersyndicale refuse le régime des 12 heures d'astreinte dans les casernes. Les sapeurs-pompiers demandent la mise en oeuvre des 35 heures, mais en régime de 24 heures. Au total, le nombre de gardes seraient de 65 à 70 environ par an. C'est la raison pour laquelle le Sdis 34 y est opposé. Il n'y a que deux possibilités légales : 94 gardes de 24 heures ou le régime en 12 heures pour un petit peu plus de 1650 heures. Pour l'heure, le bras de fer continue, ce qui commence sérieusement à inquiéter le préfet de Région, préfet de l'Hérault Pierre de Bousquet. La diffusion à grande échelle depuis hier de la lettre ouverte qui pointe des dysfonctionnements au Sdis 34 et qui révèle le passé assez agité du colonel Christophe Risdorfer, le directeur du Sdis 34 sera longuement évoquée ce matin en préfecture lors d'une réunion consacrée à la sécurité. "Il est une certitude, le préfet fait une confiance aveugle au colonel Risdorfer, dont il loue les compétences, il n'a rien à lui reprocher, il lui apporte un soutien total, mais, l'intersyndicale vient de mettre véritablement le feu en pondant cette lettre ouverte de cinq pages" confie un observateur avisé de la situation. Et il s'interroge : "Qui est derrière ce mouvement ? A moins de deux mois des élections municipales, n'aurait-il pas un relent politique ? A moins qu'il ne s'agisse d'un règlement de compte, le nom d'un pompier professionnel en arrêt-maladie depuis de longs mois revient en boucle depuis ces derniers jours et il se murmure qu'il a grandement contribué à la rédaction de cette lettre ouverte. Il y a semble t-il de la manipulation, de l'instrumentalisation dans l'air autour de cette action qui est puissante et qui est destinée à nuire au colonel Risdorfer". Cet observateur n'est pas le seul à se poser ces questions.
Jean-Marc Aubert

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