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24 août 2011

Montpellier : le meurtrier présumé trahi par ses vêtements

Un SDF de 20 ans, prénommé Jean-Baptiste, activement recherché depuis deux mois pour un meurtre présumé commis à Montpellier a été arrêté mercredi 24 août à 4h30, lors d'un contrôle routier à Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Les gendarmes ont découvert qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par la juge d'instruction Joëlle Hallot du tribunal de grande instance de Montpellier. Les policiers de la brigade criminelle de la sûreté départementale (Sécurité publique) avaient formellement identifié le SDF, déjà connu de la justice pour de petits délits comme ayant tué à coups de poings et de pieds le locataire d'un appartement proche du stade Yves-du-Manoir, quartier de l'Ovalie, à l'ouest de la ville, vendredi 8 juin dernier. La victime âgée de 25 ans fréquentait les SDF de Montpellier et était hébergé par une amie. Depuis, Jean-Baptiste qui fréquentait également la communauté locale qui se regroupe sur la Comédie était en fuite. Grâce à des indices matériels récupérés dans l'appartement, les "limiers" de la brigade criminelle avaient mis un nom sur le meurtrier présumé, qui se déplaçait à bord de sa voiture.
Cavale
Après avoir erré en région parisienne et à Bordeaux, il était revenu récemment à Montpellier, mais n'était resté que 24 heures parmi les marginaux, échappant de peu aux policiers d'ici. Il s'était mis au vert du côté de Perpignan, où il a donc été interpellé. Jean-Baptiste a étés  remis aux enquêteurs de la "crim" de la sûreté départementale, venus le récupérer à la brigade de gendarmerie d'Argelès. Déféré jeudi 25 août devant la juge Hallot, il a été mis en examen pour homicide volontaire et incarcéré à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone. Le jour de la découverte macabre, les policiers avaient récupéré des vêtements maculés de sang lui appartenant, dans une poubelle en bas de l'immeuble où ont eu lieu les faits présumés. Des vêtements jetés par...la concubine de la victime.
Mensonges
En effet, l'amie de la victime a été mise en examen et placée en détention provisoire depuis les faits présumés par la juge Hallot pour permettre de déterminer avec précision le rôle qu'elle a pu jouer dans cet homicide. Elle a multiplié les mensonges dès le départ de l'affaire, essayant de mettre les policiers de la "crim" sur une fausse piste, celle d'une agression ayant mal tourné. Selon elle, son concubin serait revenu le 8 juin en sang dans l'appartement, expliquant avoir été battu dans la rue par un inconnu qui voulait lui voler l'argent reçu du RSA. Il venait, en effet de retirer les fonds à la Poste. Curieusement, il n'a pas été dépouillé...Grâce à des investigations exemplaires, les policiers de la "crim" n'avaient pas relevé la moindre trace de sang dans la rue, ni dans le hall, ni dans les escaliers de l'immeuble. Et puis, quand l'amie a appelé les pompiers, elle a indiqué qu'elle venait de trouver son ami mort suite à une chute, alors que le médecin-légiste a attesté que le décès remontait à de longues heures. La concubine aurait nettoyé la scène du meurtre présumé et jeté les vêtements du jeune SDF à la poubelle, avant de le laisser partir, afin d'inventer une fausse agression crapuleuse.
Mobile futile
Le couple pratiquant l'échangisme, dans cet appartement d'Ovalie et dans des clubs spécialisés d'ici, les policiers ont penché dans un premier temps pour une "partie à trois" ayant mal tourné. Une hypothèse totalement exclue depuis l'arrestation du meurtrier présumé : il s'agirait d'un mobile futile lié à un contentieux dans le milieu des marginaux, à cause d'un chien. Le couple en recevait souvent à Ovalie, dont Jean-Baptiste qui est soupçonné du meurtre. En garde à vue, le SDF a reconnu avoir porté des coups à la victime, mais assure qu'elle était vivante lorsqu'il a quitté les lieux. Selon lui, tous les protagonistes étaient alcoolisés...Il a tout confirmé devant la juge d'instruction, continuant à nier avoir porté des coups mortels. La juge devrait organiser rapidement une confrontation avec la concubine de la victime pour déterminer son degré d'implication.
Jean-Marc Aubert

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