Pompiers : le colonel Christophe Risdorfer redore l'image du Sdis 34

Face à la grève illimitée déclenchée vendredi 18 novembre par des pompiers professionnels, à l'appel de l'intersyndicale, qui listent de nombreuses revendications et qui brandissent notamment son autoritarisme, le colonel Christophe Risdorfer, directeur départemental du service d'incendie et de secours (Sdis 34) répond par un bilan particulièrement positif. Incontestablement, le Sdis 34 affiche désormais une image beaucoup plus riante que sous l'ère très controversée de son prédécesseur Charles Cassar, même si ce jeune officier n'a pas l'habitude de sourire. Il a une réputation d'être dur et pète-sec dans ses dialogues avec ses adjoints et la base, où il compte de nombreux ennemis. Mais, sur le papier, le colonel Risdorfer redore l'image du Sdis 34. Depuis sa récente arrivée à la tête des pompiers de l'Hérault, il s'est attelé à des missions prioritaires et urgentes, en ayant déjà pris en compte 80 % des recommandations de la chambre régionale des comptes, qui avait sérieusement épinglé la gestion du colonel Cassar. Il convient d'énumérer les autres actions : le Schéma départemental d'analyse et de couverture des risques fignolé sous la houlette du colonel Risdorfer et arrêté par le préfet, la restauration à l'état-major sera examiné lors du conseil d'administration du Sdis 34 le mardi 6 décembre, des groupes de travail ont été mis en place pour les agents du centre de traitement de l'alerte et les infirmiers, le fournisseur du nouveau logiciel de traitement de l'alerte et des gestions des opérations, le système Pitagore est désigné, le règlement intérieur a été arrêté par le président du conseil d'administration Michel Gaudy, après avis favorable des instances paritaires et le règlement opérationnel est en voie de finalisation.
Casernes neuves
Dès son arrivée ici, en faisant le tour des centres de secours, le colonel Risdorfer a pris conscience qu'il fallait rénover des casernes. Ainsi, celles de Siran, Félines-Minervois, Riols, Mont-la-Trivalle, Cessenon et Murvieil-lès-Béziers sont achevées, celle de Magalas est en cours de finition. Deux nouveaux centres, ceux de Saint-Chinian et de Saint-Martin-de-Londres sont en construction. Les centres de secours principaux de Sète et de Lunel, attendus depuis belle lurette vont sortir de terre rapidement, les architectes ont été désignés et les permis de construire déposés. Des travaux vont débuter dans les casernes de Florensac, Servian et Saint-Gervais-sur-Mare. Des études sont actuellement menées pour construire des centres neufs et spacieux à Gignac, Ganges, Bédarieux, Marsillargues, Fabrègues, Olonzac et Saint-Pargoire. Une plate-forme départementale d'appel commune au Samu 34 (15) et aux pompiers (18 et 112) va être créée, après l'agrandissement d'une salle de l'état-major. Et l'implantation dans l'Ecusson d'un centre de première intervention est officiellement validée. Dans des garages que la Ville de Montpellier proposeraient dans l'ancienne mairie du Polygone, une ambulance, un fourgon pompe-tonne et une dizaine d'hommes réduiront le délai d'intervention en centre-ville.
Cent pompiers recrutés
Le colonel Risdorfer s'est attaché également à rendre la gestion du personnel plus équitable et plus juste que dans le passé : plan de recrutement en cours de cent pompiers professionnels sur 5 ans, "dans la transparence et sur des critères objectifs : épreuves physiques et entretien avec le jury". Des recrutements supplémentaires effectués également au sein du personnel administratif et techniques. Au chapitre des rémunérations, la prime de feu en cas de maladie est maintenue, le régime indemnitaire des personnels administratifs et techniques est augmenté et il est désormais attribué aux pompiers professionnels de tréaliser cinq gardes supplémentaires par an et d'augmenter ainsi leur pouvoir d'achat de 1.500 euros. Les critères d'avancement sont arrêtés et connus de tous pour être adoptés en conseil d'administration, création d'un service hygiène et santé, nomination de dix-sept agents chargés de mettre en oeuvre les règles d'hygiène et de sécurité.
Temps de travail amélioré
Le patron des pompiers de l'Hérault s'est penché sur une meilleure organisation du temps de travail. La gestion automatisée du temps de travail qui est expérimentée actuellement permettra aux pompiers d'avoir plus de liberté dans leurs horaires de boulot. Le colonel Christophe Risdorfer n'oublie pas les pompiers volontaires, les plus nombreux dans le département. Il a pris d'importantes décisions : mise en place des comités de centre avec des réunions régulières du comité consultatif départemental des pompiers volontaires, désormais consulté pour le recrutement des renforts saisonniers, modernisation de la gestion des pompiers volontaires, "afin que les arrêtés soient pris plus rapidement, avec automatisation du paiement des vacations", mise en place de trois sessions de recrutement par an, implication des pompiers volontaires dans la chaîne de commandement, meilleure rétribution des vacations, des gardes et des interventions dès 22h30, augmentation du nombre de postes de pompiers volontaires et amélioration de la formation.

On le voit, le colonel Christophe Risdorfer ne chôme pas : "Toute la gestion du personnel a comme fil conducteur l'équité, la justice et surtout le respect des textes et des personnels". Ce que lui reproche surtout une minorité de pompiers, un noyau dur qui compte une poignée de pro-Cassar, c'est son absence de dialogue et son despotisme. Droit dans ses bottes, le colonel Risdorfer s'en étonne : "Pour trouver une solution afin d'éviter cette grève illimitée, j'étais prêt à rencontrer l'intersyndicale, la délégation a refusé et reste sur cette position. Qu'on ne dise pas que je refuse le dialogue". Ceux qui agitent les pompiers syndiqués vont pourtant devoir venir s'asseoir à la table des négociations, car le mouvement de grève s'estompe : ils ne sont plus que 120 à 130 à manifester ce vendredi 25 novembre dans l'Ecusson. Et de plus, ils ont les gendarmes et le procureur aux fesses, depuis que les locaux du Sdis 34 à Vailhauquès ont été saccagés en début de semaine, avec surtout la destruction par un fumigène de la voiture de fonction du colonel, qui était flambant neuve...
Jean-Marc Aubert