C'est une première dans les annales judiciaires : 126 des 163 procureurs de la République ont signé jeudi 8 décembre 2011 une résolution dénonçant les difficultés auxquelles ils sont confrontées. Invité de la station
Europe 1, le procureur de Nîmes, Robert Gelli (classé à gauche), président de la Conférence nationale des procureurs
(sur nos photos) a détaillé trois majeures difficultés : la question des moyens humains et matériels, la multiplication des textes de loi qui sont parfois incohérents et contradictoires et la problématique du statut et de la suspicion qui pèse sur les parquets, où les effectifs sont réduits par rapport aux missions à accomplir. Selon Robert Gelli,
"il ne s'agit pas de contester la légitimité de ces textes, mais de dire qu'il y a parfois des difficultés de cohérence entre ces textes et leur application pratique". Sur Europe 1, Robert Gelli a ajouté que
"les procureurs veulent un avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature, le CSM, pour que les nominations soient plus fondées sur les compétences, l'expérience professionnelle et le parcours", au lieu des choix actuels qui sont politiques. En clair, les procureurs veulent leur indépendance. A quelques mois des élections présidentielles, cette rébellion inédite dans le cercle des magistrats du parquet est à prendre au sérieux. Elle confirme que la crise de notre Justice est bien réelle.
Jean-Marc Aubert
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