Montpellier : Adam, 3 ans, enlevé par son père est caché en Tunisie

Une jeune maman installée à Montpellier, Ilhem Farid, 35 ans, fonctionnaire à la mairie de Montpellier vit un calvaire depuis que son fils, le petit Adam, 3 ans (sur nos photos) a disparu. Selon elle, l'enfant a été enlevé il y a deux mois par son père, Taoufik G., un Tunisien de 50 ans qui est chef de chantier dans une société du BTP d'ici et qui le détiendrait quelque part en Tunisie. Grâce à des investigations policières, à l'utilisation d'un GPS et par des relevés d'appels téléphoniques sur un mobile, le père et Adam se trouveraient dans la région de Sousse, où réside la famille de Taoufik G. Mais, ils se cacheraient...Adam est né le 6 mars 2008 et a été scolarisé ensuite dans une école franco-allemande. Les rapports s'étant envenimés entre Ilhem et Taoufik, une procédure de divorce a été lancée auprès du juge des affaires familiales d'ici ces derniers mois. "J'ai subi des violences conjugales, le père d'Adam a menacé de me défigurer avec de l'acide, j'ai déposé six plaintes au commissariat central de Montpellier, le père d'Adam a été convoqué, placé en garde à vue, puis remis en liberté, alors que j'étais hospitalisée, suite aux coups reçus. Quand je suis sortie de l'hôpital, Taoufik m'a conseillé d'aller me reposer chez ma mère, à Strasbourg, il a insisté, ce que j'ai fait. Adam est resté ici avec lui. Son père en a alors profité pour s'enfuir en Tunisie, je n'ai rien vu venir" raconte Ilhem Farid, ce vendredi 9 décembre, à son retour de la région de Sousse, au sud de la Tunisie où elle a séjourné huit jours pour tenter de retrouver la trace d'Adam..
Procédure illégale
Le père a profité de son séjour en Tunisie avec l'enfant pour introduire une procédure de divorce dans ce pays. Le 2 novembre dernier, la justice tunisienne, au vu des documents versés par le père, lui a provisoirement confié la garde du garçonnet, "complètement déraciné dans la famille de mon ex-concubin à Sousse" témoigne Ilhem. "Cette procédure tunisienne est illégale, puisque le juge a tranché sans la présence de la mère" assure un juriste montpelliérain. La juge aux affaires familiales du tribunal de Sousse rendra définitivement son jugement en début de semaine prochaine. "J'espère obtenir la garde d'Adam, si c'est le cas, il faudra que j'aille le chercher à Sousse" note la maman. Reste que la justice tunisienne est moins lente que celle en France, puisque le dossier de divorce déposé géré par les juges de Montpellier ne sera évoqué que le 20 décembre prochain...

Ilhem Farid qui fait confiance en la justice française a alerté la diplomatie de notre pays, ainsi que la Chancellerie, qui ont pris contact avec leurs homologues tunisiens pour éviter qu'Adam ne vive dans un logis isolé, sans aller à l'école, alors qu'à Montpellier, il était scolarisé. Un vaste élan de solidarité vient de se créer à Montpellier, où les nombreux amis de cette maman désespérée lui apportent un précieux soutien.
Jean-Marc Aubert