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10 oct. 2012

Polar : Avec "On égorge bien les moutons", Patrick Abijou persiste et signe

Patrick Abijou est un cumulard, comme dirait Martine Aubry : pompier professionnel dans l'Hérault, plongeur émérite, journaliste-reporter d'images (JRI), notamment pour Thalassa, il trouve le temps d'écrire des polars. D'emblée, il frappe fort. L'année dernière, avec son premier bouquin, "Du sang sur les mains", il est le lauréat du convoité prix Maurice Bouvier, qui récompense chaque année le meilleur roman policier. Un an après, Patrick Abijou récidive. Il lui reste encore un peu de sang sur ses mains avec "On égorge bien les moutons", qui vient de paraître aux éditions Ed2A ! L'histoire, ou plutôt les histoires, se passent ici et commencent avec le repêchage d'un cadavre à l'une des neuf écluses du Canal du Midi, à Béziers. Un fait-divers banal semble-t-il, sauf que le macchabée ne s'est pas suicidé, on l'a aidé avec un gros couteau. Un noyé qui va donner du fil à retordre aux flics de la PJ venus de la "crim" de Montpellier, aidés par un commandant de police localement bien informé. Une fois identifiée, la victime, un promoteur aux moeurs libertines "plein aux as" va mener les enquêteurs et le juge d'instruction sur des pistes haletantes, dans des cités et des milieux où le cul et les magouilles font bon ménage, sur fond d'attentat à l'explosif. Abijou entretient bien le suspense et son polar se dévore avidement, tellement les coups de théâtre se succèdent au fil des chapitres. Du Biterrois au Narbonnais en passant par Saint-Georges-d'Orques et Pignan, il nous emmène dans des trafics explosifs, jusqu'à l'inattendu final. L'énigme vaut son pesant d'or. Il y ajoute sa griffe personnelle, avec le promoteur assassiné qui était membre d'une loge maçonnique, avec la sexy lieutenante de police Gaby, qu'il croque merveilleusement bien. Il n'y a pas de doute, l'ami Abijou est un connaisseur en matière de belles nanas. Comme il montre son goût pour le sport, les personnages de son polar adorant le rugby et le football. Des personnages fictifs en général dans les romans policiers, mais, avec "On égorge bien les moutons", l'auteur sort des sentiers battus et ça ne le fait pas : il se risque en effet, à conserver dans son polar, l'enseigne d'une boîte d'échangistes très courue aux portes de Montpellier et visée l'année dernière par une tentative d'attentat à la bombe. Il n'y a rien à faire, ça le démange, il faut toujours que Patrick Abijou se distingue !
Jean-Marc Aubert

A LIRE : "On égorge bien les moutons", 200 pages, éditions Ed2A, prix : 19,50 euros.

A VOIR : Patrick Abijou (à droite sur cette photo) sera présent à une séance de dédicaces, ce jeudi 11 octobre à partir de 18h, à la librairie de chez Sauramps à Odysseum. Les amateurs de polar sont attendus nombreux.

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