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3 août 2013

Montpellier, crise : hôtellerie dans le rouge

"L'hôtellerie est dans le rouge à Montpellier, la ville est en tête des baisses de toutes les agglomérations françaises, c'est une situation catastrophique" déplore Philippe Etourneau, directeur de l'hôtel 3 étoiles l'Aragon dans l'Ecusson -seul établissement à obtenir le précieux label européen-, premier vice-président du syndicat hôtelier et restauration (Synhorcat) du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, dans des révélations à l'Agglo-Rieuse. "Désormais, c'est le prix moyen qui est attaqué, générant les plus fortes baisses de réservations des particuliers, l'hôtellerie économique étant moins touchée. Depuis janvier, la baisse est de 8,7% par rapport à la même période 2012 pour les 4/5 étoiles, de 7,9% pour les 3 étoiles. Et les réservations pour août et septembre ne laissent pas espérer d'embellie, bien au contraire. La baisse de la clientèle d'affaires est nette" analyse Philippe Etourneau.
Pas de schéma
L'hôtelier syndicaliste constate que "les entreprises restreignent fortement les frais de déplacements de leurs collaborateurs, en utilisant la visio-conférence. La clientèle de tourisme d'agrément n'est pas au rendez-vous, crise économique profonde oblige". Selon Philippe Etourneau, "l'ouverture de nombreux hôtels à Montpellier et dans l'agglomération depuis ces deux dernières années, avec 900 chambres d'hôtels et de résidence de tourisme supplémentaires, accentue le phénomène de crise. Et 500 chambres complémentaires vont être réalisées d'ici 2015". L'hôtelier syndicaliste dénonce les prix prohibitifs affichés par des hôtels 4 étoiles qui se ressent sur l'activité des 3 étoiles : "Ainsi, on trouve des chambres à 100 ou 120 euros au Courtyard by Mariott et au Crowne Plaza, tous les ingrédients sont là pour déséquilibrer le marché et continuer à faire plonger l'hôtellerie montpelliéraine".  Une étude officielle de juin dernier et un classement établi sur des données de location de chambres (notre document, ci-contre) attestent que Montpellier et son agglomération arrive derrière Avignon, Bayonne-Biarritz, Aix-en-Provence, Cannes, Dijon, Lille, Bordeaux, Lyon, Le Havre, Grenoble, Marseille, Metz, Angers et Monaco pour la fréquentation des hôtels grand luxe, haut de gamme et milieu de gamme, économique et super-économique !
Concurrence déloyale
Philippe Etourneau accuse : "Il n'existe pas de schéma cohérent, il est plus que jamais nécessaire d'élaborer un schéma de développement hôtelier comme il en existe ailleurs et ce en concertation avec l'ensemble des collectivités locales, des syndicats professionnels et la CCI de Montpellier. Par ailleurs, on assiste à une multiplication des offres d'hébergement : pseudo chambres d'hôtes, locations d'appartements via des plateformes comme airnb et bedycasa. Elles constituent une forme de para-commercialisme et donc de concurrence déloyale, respectant peu les règles applicables et subissant de rares contrôles". A Montpellier, en deux mois, le nombre d'hébergements proposés par airnb a progressé de 47,33%, passant de 769 à 1133. Le Synhorcat entend à l'avenir alerter les parlementaires sur ces réalités et sur la situation des hôteliers frappés de plein fouet par la crise. "C'est un des pires étés que nous sommes en train de vivre" constate, attristé, Philippe Etourneau, qui de plus, se trouve confronté au chantier de construction d'un Ibis Styles à côté de son 3 étoiles !
Jean-Marc Aubert

1 commentaire:

Kim a dit…

Nos énarques haut-fonctionnaires coupés des réalités économiques font depuis toujours la même erreur. Ils croient que c'est l'offre qui crée la demande. Ce qui est faux. Trop d'offres crée une bulle artificielle qui, en éclatant, provoque chaque fois une crise.