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26 sept. 2013

Police : "les experts" se sentent méprisés

Rien ne va plus entre la direction de la police nationale et "les experts", les personnels de la police technique et scientifique, les "as" de l'ADN. L'intersyndicale est reçue aujourd'hui au cabinet de Claude Baland, l'ancien préfet de l'Hérault devenu directeur général de la police nationale, pour faire aboutir des revendications qui traînent depuis plusieurs semaines. La principale concerne l'évolution de leur reconnaissance et l'octroi d'un statut spécial, lié à leurs activités qui deviennent de plus en plus périlleuses. "Des permanences et des astreintes à gogo, des nuits sans sommeil sur des scènes de crime, la confrontation avec la mort, des blessures en service à cause de manipulation de produits chimiques, travail dans des locaux vétustes et pénurie de matériel" résume un syndicaliste de la police technique et scientifique, qui ajoute : "Nous voulons que la direction de la police nationale reconnaisse la pénibilité de nos missions, une pénibilité que les agents connaissent et supportent tous les jours". Au niveau national, les "experts" sont 1800 au total.
Valls fait le sourd
Des revendications laissées lettre-morte, tant par le patron de la police nationale dont la réunion du 19 septembre dernier a tourné court, d'où cette nouvelle rencontre aujourd'hui, que par le ministre de l'Intérieur. "Le cabinet de Manuel Valls refuse en effet de recevoir les délégués des six syndicats réunis en intersyndicale, pire, le ministre de l'Intérieur ne répond pas à notre courrier où nous dénonçons notre galère depuis 4 mois, nous en avons pris acte" tempête un des responsables syndicaux, juste avant d'être reçu aujourd'hui au cabinet de Claude Baland.
Fort taux d'élucidation
L'intersyndicale des "experts" dénonce le manque flagrant de ces policiers spécialisés pour faire parler -de plus en plus avec succès- les indices, souvent les plus infimes -une gouttelette de sang, de la sueur, un bulbe de cheveu etc.- lors de crimes et de cambriolages, faisant grimper spectaculairement le taux d'élucidation des affaires. A Montpellier par exemple, la police technique et scientifique regroupée au sein du service régional d'identification judiciaire (SRIJ) couvre le ressort du SRPJ (Hérault, Gard, Vaucluse, Lozère, sud de l'Ardèche, Aude et Pyrénées-Orientales), avec des unités dans les commissariats importants, comme Montpellier (15 spécialistes au groupe d'enquête criminalistique, le GEC qui dépend de la sûreté départementale), Béziers, Sète, Nîmes, Carcassonne,
Perpignan, Avignon. Ils sont 35 au SRIJ. Douze de ces policiers ont été mis à contribution récemment dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Benitez, ce légionnaire qui s'est suicidé début août à Perpignan, sans que l'on retrouve à ce jour la trace de sa femme, Marie-Josée et de sa fille, Allison. Nos "experts" qui demandent plus de reconnaissance ne sont pas ceux des séries sur la petite lucarne.
Jean-Marc Aubert

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