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9 nov. 2013

FOOT/ Casti : tir de flash ball, selon un expert

JUSTICE POUR CASTI / Un an après les incidents qui ont émaillé le début de la rencontre de ligue 1 entre le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) et l'Association Sportive de Saint-Etienne, aux abords d'une des buvettes extérieures du stade de la Mosson à Montpellier, où Florent Castineira dit Casti, un jeune supporter membre du club des Ultras a été éborgné à l'oeil droit, la contre-expertise ordonnée par le juge d'instruction à la requête de Mickaël Corbier, l'avocat de la victime contredit le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, antenne de Marseille). Les "boeufs carottes" avaient conclu que Casti a été atteint à l'oeil droit par un éclat d'une bombe agricole que des supporters avaient envoyé en direction des policiers, s'appuyant sur les bandes de vidéosurveillance versée au dossier. Le docteur Laurent Boismenu, médecin légiste au Département de médecin légale du CHRU Lapeyronie de Montpellier désigné pour effectuer une expertise complémentaire est d'un avis totalement contraire dans son rapport de six pages, récemment remis au juge d'instruction et dont l'Agglo-Rieuse s'est procuré une copie.
"Projectile sphérique"
L'expert judiciaire décrit les graves blessures de Florent Castineira, lors des violents affrontements entre supporters et policiers le soir du 21 septembre 2012 : grave traumatisme oculo-orbitaire associant un traumatisme direct du globe oculaire et une fracture du plancher orbitaire et de la lame papyracée droite. Ces lésions oculaires et osseuses s'accompagnent d'une plaie très superficielle palpébrale supérieure droite et de quelques abrasions périphériques et mineures.  Et sur la foi de ces constatations médicales, le docteur Laurent Boismenu est clair et net : "L'absence de toute lésion de criblage et l'absence de multiples impacts permettent d'éliminer comme agents causals un engin artisanal, type bombe agricole ou autre, les galets ou un bouchon allumeur d'une grenade de désencerclement. En revanche, les caractéristiques physiques du projectile de type flash ball sont parfaitement cohérentes avec les lésions constatées : projectile unique contondant, sphérique, à surface lisse, volumineux et au pouvoir pénétrant réduit, voire nul".
(Ci-dessous nos documents)


Balle en caoutchouc
Il est établi qu'au moins un policier de la brigade anticriminalité (BAC) qui s'est senti en danger lors des affrontements a fait usage de son flash ball ce soir là, pour disperser les assaillants et un projectile a été récupéré sur les lieux, comme l'atteste un scellé judiciaire examiné par le médecin légiste pour son expertise complémentaire : il s'agit d'une balle en caoutchouc noir de calibre 40 mm portant des rainures géométriques et pesant 28,9 grammes. C'est probablement cette balle en caoutchouc qui a éborgné Casti. Car, l'expert Laurent Boismenu est formel : "Les blessures sont parfaitement cohérentes avec celles d'un flash ball avec un tir direct retenu. Un engin explosif artisanal, des galets et un bouchon allumeur d'une grenade de désencerclement sont exclus" écrit t-il dans la dernière page en guise de conclusions judiciaires. Dès lors, Mickaël Corbier, l'avocat de Florent Castineira parle de "bavure".
Vidéo endommagée
L'avocat s'étonne par ailleurs que les bandes de vidéosurveillance ayant filmé la scène en parfait état lorsqu'elles ont été visionnées par les policiers de l'IGNP, "la police des polices", aient été rendues au juge d'instruction très endommagées, au point de ne plus être lisibles ! Le 12 octobre 2012, environ 1200 supporters des clubs des Ultras de France avaient défilé dans le calme dans les rues de Montpellier pour réclamer "Justice pour Casti". Il semble qu'un grand pas vers la vérité ait été franchi avec ce rapport judiciaire qui relance spectaculairement l'instruction.
Jean-Marc Aubert

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