Faute grave
Les relations deviennent tendues toutefois et le 18 octobre 2010, la direction d'Enjoy remet en main propre une lettre, lui signifiant que, "ce courrier doit être le départ d'une réflexion qui te soit personnelle et d'une remise en question de ton comportement, de tes méthodes de travail et de management". C'est que le groupe de l'Agglo venait de recruter MM.Rouanet et Haddad comme directeurs commerciaux. Tout s'accélère, Béatrice Granier est convoquée à un entretien préalable le 5 novembre 2010 qui débouche sur un avertissement. Le directeur général, François Barbance lui reproche notamment de "faire cavalier seul et d'user ds outils de communication aux fins de perpétuer des querelles stériles". Le 2 décembre 2010, elle est licenciée pour faute grave. Un beau cadeau pour Noël. Motifs invoqués : absence à un débriefing de la foire exposition de Montpellier et insubordination. Elle attaque Enjoy aux prud'hommes qui lui allouent 30 000 euros. Elle a interjeté appel. Au procès devant la chambre sociale, Me Guilhem Deplaix a évoqué le chemin de croix de l'ex-directrice du groupe Enjoy, plaidant qu'"elle a été victime d'une discrimination salariale tenant à son sexe et qu'il y a eu, à son détriment et par comparaison avec les deux autres directeurs spécialisés, MM.Rouanet et Haddad, une violation du principe à travail égal, salaire égal", avec une différence de salaires du simple au double". Le cabinet Pierre Paliès, en défense de Montpellier Events a contesté ces accusations, réfutant tout comportement discriminatoire, soulignant que Béatrice Granier avait été promue en passant d'un coefficient cadre de 3.1-170 à 3.2, 210.
Inégalité de traitement
Dans leur arrêt, les juges de la cour d'appel ont estimé, au vu des documents versés au dossier que "pour un niveau d'études similaires avec MM.Rouanet et Haddad et une ancienneté plus importante, Béatrice Granier percevait une rémunération très inférieure. Elle a été victime d'une inégalité de traitement dans la mesure où Enjoy ne rapporte pas la preuve d'éléments étrangers à toute discrimination justifiant cette inégalité". Dans un rapport versé à la procédure par l'ex-directrice, la chambre régionale des comptes avait épinglé le groupe Enjoy sur ces dérives financières. Sur le licenciement pour faute grave, les juges écrivent que "Enjoy n'explique pas dans la lettre de licenciement en quoi l'absence à un debriefing et une insubordination synonyme de manquement représentait un caractère de gravité tel, qu'il puisse être fondé". Me Deplaix a plaidé, pièces à l'appui qu'aucuns responsables et employés du groupe Enjoy n'ont fait état de propos injurieux, voire excessifs et diffamatoires lors de réunions de la part de Béatrice Granier. Les juges de la cour d'appel ont donné droit à toutes ses demandes en lui octroyant plus de 407 000 euros. Une belle victoire pour l'ex-directrice du parc des expositions de Montpellier, après plus de trois ans d'un combat judiciaire acharné. Il ne fait plus guère de doute après cet arrêt de la cour d'appel qui rétablit sa réputation que Béatrice Granier a été victime d'un règlement de comptes, orchestré au sein du groupe Enjoy-Montpellier Events.
Jean-Marc Aubert
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