Libellés

22 juin 2011

Chiens tueurs de Maurin : 9 mois de prison, le propriétaire va faire appel

Le tribunal correctionnel de Montpellier est allé au-delà des réquisitions du procureur mercredi 13 juillet 2011 en condamnant Jean-Marc Lopez, le propriétaire des chiens tueurs de Maurin à deux ans de prison, dont 9 mois ferme. Il devra verser 66.000 euros de dommages-intérêts aux enfants de la victime, parties civiles au procès. Une peine de 24 mois de prison, dont 18 mois avec sursis -6 mois ferme donc- avait été requise mercredi 22 juin au soir par le procureur contre Jean-Marc Lopez, 45 ans, le propriétaire des chiens tueurs de Maurin, commune de Lattes, jugé devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Le jugement avait été mis en délibéré par la présidente Annick Beau. Pour le procureur Marie Grandjouan, "ce sont bien les Rottweillers et les Beaucerons du prévenu qui ont provoqué la mort horrible de la victime". C'était le dimanche 2 novembre 2008 à 9h30, sur le chemin de Pradelaine à Lattes, à l'écart du hameau de Maurin : un témoin, Francis T., ancien chauffeur de Georges Frêche, puis d'Hélène Mandroux qui se rendait à la casse automobile gérée par Jean-Marc Lopez découvrait une meute de chiens dévorant la malheureuse Nadia Druet, 56 ans qui occupait un mobile-home mitoyen depuis plusieurs années.
Pas de précautions
Littéralement déchiquetée, la malheureuse décédait dans la matinée, après avoir été amputé de ses bras. Dans les semaines qui suivaient, les quatre chiens de défense de la casse auto étaient mis en fourrière -ils n'ont toujours pas été euthanasiés- et des expertises ordonnées, dont des testes ADN canins. Jean-Marc Lopez s'est défendu à l'audience que ses molosses soient impliqués dans cette attaque meurtrière. Au contraire, les avocats des trois enfants de la victime, Yann, Laetitia et Christophe Druet ont estimé qu'il existait assez d'indices dans le dossier très bien ficelé par les policiers de la sûreté départementale pour établir que les chiens du prévenu ont bien dévoré leur mère. Le procureur a requis dans ce sens, déplorant l'attitude du propriétaire des molosses durant l'instruction et lors du procès, "refusant d'assumer ses responsabilités. On ne l'accuse pas d'avoir volontairement lâché ses chiens sur Nadia Druet, mais de n'avoir pas assez pris de précautions pour éviter que les molosses s'échappent de la propriété ce matin-là".
Agression dissimulée ?
L'avocat du gérant de la casse auto, Jean-Robert Phung s'est interrogé : "Est-ce que nous avons la certitude d'abord qu'il s'agisse bien des chiens de Jean-Marc Lopez et ensuite si la mort sanglante de la victime ne dissimule pas une agression ?". Me Phung a insisté sur des détails techniques et matériels jamais creusés par les policiers et par le juge d'instruction : "Nadia Druet avait quatre côtes cassées, des blessures qui n'ont pas pu être causées par des chiens, son soutien-gorge enlevé, sa petite culotte baissée sous les genoux, son pantalon enlevé et posé en boule à proximité du corps. On a relevé que les vêtements, notamment le soutien-gorge ne présentaient pas une seule trace de déchirure faite avec des mâchoires ou des pattes de molosses. Moi je dis qu'il y a un doute énorme sur les circonstances de sa mort, d'autant que quelques jours plus tôt, Nadia Druet avait hébergé deux inconnus qui lui ont volé son chéquier. Aucune investigation n'a été diligentée sur cet épisode troublant". Jean-Robert Phung qui a plaidé la relaxe a regretté "que pour réaliser les tests ADN canins peu fiables, le juge d'instruction ait commis deux laboratoires de génétique humaine et non pas le seul laboratoire génétique canin qui existe en France". Après l'annonce de sa condamnation, Jean-Marc Lopez et son avocat indiquent qu'ils vont faire appel du jugement. Le deuxième procès devrait se dérouler début 2012.
Jean-Marc Aubert

Aucun commentaire: