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12 sept. 2012

Compagnie de Castelnau-le-Lez : Le nouveau patron des gendarmes est un spécialiste du judiciaire

C'est la première fois qu'un lieutenant-colonel se retrouve à la tête de la compagnie de gendarmerie de Castelnau-le-Lez et ce n'est pas étonnant finalement, puisque c'est la première compagnie de France avec quelque 241 gendarmes. Natif de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), le lieutenant-colonel Thierry Aldebert, 38 ans, vient de prendre ses fonctions dans cette compagnie qui s'étend de la frontière gardoise, au nord de Saint-Mathieu-de-Tréviers, jusqu'au littoral (Palavas, Carnon, Villeneuve-lès-Maguelone, Vic-la-Gardiole), à l'ouest, jusqu'à Fabrègues et jusqu'à Teyran à l'est. Grosses unités (Castelnau, Saint-Gély-du-Fesc, Palavas, Villeneuve, Saint-Jean-de-Védas, Jacou/Clapiers), brigade de recherches et peloton de surveillance et d'intervention (Psig) équipent cette compagnie. Deux capitaines sont les adjoints du nouveau patron, "un supergendarme" qui arrive du prestigieux GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) basé à Satory, près de Versailles. Thierry Aldebert dirigeait depuis 2007 la FOR, la Force d'observation et de recherche, une unité très discrète, dotée de moyens de pointe pour lutter contre la criminalité organisée. Ces 40 gendarmes d'élite effectuent les missions les plus périlleuses pour retrouver la trace de fugitifs et de terroristes, en Corse et au Pays Basque, notamment. Il existe en province, quinze GOS (Groupe d'observation et de recherche) composé de dix gendarmes triés sur le volet, dont celui rattaché à la section de recherches de Montpellier. Thierry Aldebert ne va manquer d'aller saluer cette équipe montpelliéraine du GOS opérationnelle sur le Languedoc-Roussillon.
Beau-père gendarme
Depuis son arrivée ici, ce Provençal fait le tour des magistrats, des élus et bien sûr des brigades pour se présenter, avant de trouver ses marques et de se pencher sur la réalité d'une compagnie à l'activité débordante : les atteintes aux biens qui restent préoccupantes, statistiques à l'appui. Adolescent, Thierry Aldebert savait qu'il embrasserait une carrière dans la gendarmerie, "quand ma mère s'est remariée avec un gendarme, j'avais 14-15 ans, je les ai suivis à Mont-de-Marsan, dans les Landes. A l'époque, il faut savoir que cette ville abritait les unités spécialisés en intervention, les gendarmes mobiles et que c'est là qu'ont été créés les escadrons parachutistes, mon beau-père était dans les mobiles. A la fin des années 80, j'ai entendu parler du GIGN et je savais qu'après mes études, je rejoindrais la gendarmerie". Le lieutenant-colonel Thierry Aldebert réussit son bac C aux Antilles, revient en Provence, au lycée militaire d'Aix-en-Provence pour des études qui lui permettent d'intégrer l'école prestigieuse de Saint-Cyr et de briller, puisqu'il termine dans le peloton de tête, ce qui lui permet de choisir l'école des officiers de gendarmerie de Melun, puis l'escadron de mobiles de Pithiviers.
Missions en Irak
En 2001, Thierry Aldebert intègre l'escadron des parachutistes, dont la préparation physique est exigeante : "Nous étions dans les 200, nous savions qu'à l'issue des tests, ils n'en gardaient que 50 pour continuer les stages probatoires de trois mois et avec seulement dix de retenus à l'arrivée". Thierry Aldebert passe le cap avec succès, après avoir surmonté toutes les épreuves. Il intègre le GIGN au grade de lieutenant et les missions au sein de l'escadron de parachutistes l'amènent en Haïti, en Côte-d'Ivoire et surtout en Irak, où on compte 90 attentats par jour à Bagdad. "Il s'agissait de protéger l'ambassadeur, mais également d'assurer des missions confidentielles de protection de témoins importants" se souvient le lieutenant-colonel Thierry Aldebert. Après le terrain et ses risques, l'officier intègre en 2005 l'unité spécialisée dans la surveillance, l'observation et la recherche composée de véritables as de la filature, jusqu'à la création de la FOR, il y a cinq ans. C'est ce jeune officier, grand spécialiste de la police judiciaire qui vient de prendre le commandement de la première compagnie de gendarmerie de France. Question procédures, les procureurs et les juges n'ont pas de souci à se faire !
Jean-Marc Aubert

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