Police : Le syndicat Unité-SGP-FO alerte le préfet de l'Hérault sur un profond malaise

Cinq délégués du syndicat Unité SGP-Police-Force Ouvrière (classé à gauche), dont le responsable départemental Bruno Bartocetti ont été reçus mercredi après-midi par le nouveau préfet de Région, préfet de l'Hérault Thierry Lataste et l'ont alerté sur le profond malaise qui règne chez les policiers de l'Hérault : diminution des effectifs, avec deux circonscriptions qui sont particulièrement touchées, Montpellier (Lattes et Pérols) et Sète-Frontignan. Le sous-effectif est chronique au commissariat de Sète, où, à plusieurs reprises durant l'été, faute d'enquêteurs suffisants le week-end et les jours fériés, le parquet de Montpellier a été contraint de saisir le Service régional de police judiciaire (SRPJ) pour des faits traités habituellement par la Sécurité publique ! Selon le syndicat, qui a remis au préfet les résultats de l'enquête sur les conditions de travail des policiers en 2011 dans le département, les conditions de travail se dégradent et le manque de matériel, de véhicules d'intervention et de matériel informatique est flagrant, ainsi que l'entretien des locaux, qui reste à désirer.
Lettre aux députés
Unité SGP-Police-FO sollicite le classement de la circonscription de Béziers en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), dont la liste va être allongée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, à cause de la cité sensible de La Devèze. "Nous avons également demandé au préfet de veiller à une réelle protection juridique des collègues qui sont impliqués, bien malgré eux, dans l'exercice e leurs fonctions" ajoute Bruno Bartocetti, faisant allusion à la récente agression dont ont été victimes trois fonctionnaires en civil de la brigade anticriminalité (BAC de jour), lors d'une intervention à la cité des Cévennes. Une trentaine de jeunes ont pris à partie les trois policiers esseulés. Thierry Lataste, à l'écoute de cette délégation va faire remonter les revendications à Paris.

Parallèlement à cet entretien en préfecture, Unité SGP-Police-FO vient d'écrire aux députés de l'Hérault, en leur révélant que les commissariats de police de Montpellier et de Sète ne seront pas renforcés cette année et que des départs à la retraite ne seront donc pas remplacés. "A l'heure où notre ministre de l'Intérieur annonce le recrutement de 500 policiers et gendarmes dès 2013, nous comptons sur votre précieux concours, afin que notre région et plus particulièrement l'Hérault puissent bénéficier de ces renforts, car les effectifs de police se réduisent inexorablement depuis ces dix dernières années" écrit ainsi Bruno Bartocetti.
Démographie galopante
Le syndicat rappelle la fermeture des bureaux de police nationale à Lemasson et Paul-Valéry et souligne que ceux de la Mosson, de Lattes et de Comédie-Centre ne sont ouverts qu'en journée et qu'en semaine. Unité SGP-Police-FO rappelle aux députés que "la démographie du Languedoc-Roussillon qui n'a fait qu'augmenter ces dix dernières années, voyant notamment la population de Montpellier augmenter de 15% à 20% n'a fait que rajouter à l'impérative nécessité de revoir le chiffre des effectifs policiers à la hausse". Pour l'heure, et notamment le week-end et les jours fériés, la hiérarchie de la Sécurité publique gère les situations avec les moyens du bord...
Jean-Marc Aubert