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1 févr. 2011

La psychologue à propos de Bissonnet : "On peut aimer quelqu'un et vouloir le tuer"

COUR D'ASSISES DE L'HERAULT, MARDI 1er FEVRIER 2011, SEIZIEME AUDIENCE DU PROCES DES TROIS ACCUSES DE L'ASSASSINAT DE BERNADETTE BISSONNET, LE 11 MARS 2008 A CASTELNAU-LE-LEZ.


Roselyne Tessier est un petit bout de femme que l'on n'impressionne plus à la barre d'une cour d'assises, même si elle est malmenée par un ténor du barreau. En l'occurence, Henri Leclerc, qui a essayé de douter des conclusions de son rapport d'expertise sur Jean-Michel Bissonnet. Cette psychologue au franc-parler oeuvre au service de la justice depuis quarante ans et il fallait bien tenter de la destabiliser, voire de la décridibiliser, après l'attaque dont elle a fait l'objet de la part du mari : "Je l'ai vu une première fois à la maison d'arrêt de Béziers, deux mois après son incarcération, ça s'est bien passé. A mon arrivée pour un deuxième entretien à la demande des juges, après la mise en examen de M.d'Harcourt, il m'a froidement accueilli. Pointant un doigt vengeur sur moi, il m'a dit jurer devant Dieu et ses deux enfants que je l'avais accusé d'avoir fait tuer sa femme lors de ma première visite. Vous vous rendez compte de la gravité de l'attaque, jamais je ne serais aller à tenir des propos pareils, jamais. Et en quarante ans de carrière, c'est la première fois qu'on m'accusait de ça". Me Iris Christol, un des avocats de Méziane Belkacem : "C'était donc un mensonge". La psychologue, sans hésiter : "Absolument, maître et ça m'a indigné". Un mensonge de plus (ndlr : voir ci-dessous l'épisode de l'appel téléphonique au vicomte le 9 mars 2008).
"Un ami"
Ce deuxième entretien intéresse beaucoup Luc Abratkewicz, un des avocats du frère de Bernadette Bissonnet et son confrère Louis Balling qui défend le vicomte. Ils remarquent que, très curieusement, lors du premier entretien avec Roselyne Tessier, Jean-Michel Bissonnet n'a jamais cité le prénom, ni le nom d'Amaury d'Harcourt, se contentant d'évoquer vaguement "un ami". Et que lors de la deuxième visite, postérieure à l'implication du vicomte ayant avoué avoir jeté l'arme du crime dans le Lez, il l'a désigné sous son identité, avant de le charger et de le désigner comme le commanditaire de l'assassinat de son épouse. "C'est exact" confirme-t-elle. Luc Abratkewicz s'étonne que "dans le déroulement de sa vie, Jean-Michel Bissonnet ne parle que de ses succès, jamais de ses échecs. Les échecs, on a l'impression que c'est la faute aux autres. Et puis, lorsqu'il parle de sa villa, il décrit un grand arbre près du hall d'entrée, d'autres détails anodins, mais il ne parle jamais de Bernadette". La psychologue le concède. Alors, à l'instar du président et des avocats généraux, Iris Christol, Luc Abratkewicz et Louis Balling veulent faire tomber le masque du mari, dans l'hypothèse où il aurait une double personnalité. Roselyne Tessier fait preuve d'une prudence neutre : "Ou M.Bissonnet est innocent et sa quête vers la vérité quelquefois virulente est compréhénsible, son combat est légitime, ou il est coupable, mais il n'est pas prêt à avouer. Il peut très bien lutter contre un conflit intérieur qu'il verrouille. Dans cette hypothèse, il fuit les regards d'autrui". Question pertinente de l'avocat général Georges Guttierez : "Peut-il fuir les regards de ses enfants ?". Mme Tessier : "Oui". Comme l'expert précédent et comme l'enquêtrice de personnalité, la psychologue a noté que "M.Bissonnet parle beaucoup, mais,'il passe brusquement des rires aux larmes et des larmes aux rires".
"Pleurs sans larmes"
Dans son box, le mari s'énerve, quand l'enquêtrice de personnalité confirme la déposition de la psychologue, révélant "avoir été surprise que M.Bissonnet pleure sans larmes, je n'avais jamais vu ça depuis que je collabore avec les tribunaux". Lors du premier procès écourté, Jean-Robert Phung, partie civile pour Jean-Pierre Juan, le frère de la victime avaient qualifié ces pleurs saccadés de "faux sanglots". Sur les sentiments et sur les émotions fluctuantes de Jean-Michel Bissonnet, l'avocat général Guttierez veut savoir si un homme éprit de sa femme peut passer de l'amour à la haine. "Ce n'est pas incompatible, on peut très bien aimer quelqu'un et vouloir la tuer" confirme la psychologue. L'accusé est chaud bouillant. Son calvaire est loin d'être terminé. Iris Christol souhaite comprendre pourquoi Jean-Michel Bissonnet en veut à la terre entière : "Il ne cesse de répéter qu'il est victime de complots, complots des gendarmes, des juges, de la bande des procureurs, des experts, de l'association Invitation à la Vie (IVI), de la famille du vicomte, des proches de Belkacem. Comment expliquer cette dimension délirante de persécution ?". Roselyne Tessier avance une hypothèse : "C'est peut être un mécanisme de défense, M.Bissonnet est sans cesse sur la défensive, sur l'offensive, mais je ne pense pas qu'il souffre de paranoïa, il est plutôt dans un délire obsessionnel, c'est à dire à la recherche d'explications logiques, dans l'hypothèse où il est innocent".
"Je suis lâche"
Raphaëlle Chalié, l'avocate des deux fils Bissonnet fusille sa consoeur du regard. Iris Christol enfonce le clou : "Quand il parle de Bernadette, ce que M.Bissonnet fait très rarement, la seule chose qu'il dit d'elle, c'est qu'elle parlait trop, qu'elle était trop franche, qu'elle était gaffeuse. Bref, tout le contraire de lui, qui ne cesse de présenter un visage absolu de perfection". La psychologue abonde dans cette analyse : "Il est égocentrique et narcissique, il est très attaché à cette bonne image de lui qu'il véhicule". Reste que parfois Jean-Michel Bissonnet parle un peu trop. "Lors d'un des deux entretiens, M.Bissonnet clamant son innocence en est venu spontanément à évoquer l'acte de tuer. A propos de l'assassinat de sa femme et des accusations du vicomte et du laveur de carreaux, il m'a dit : j'aurai pas eu le courage d'entreprendre une chose pareille, je suis lâche" rapporte Roselyne Tessier à la barre. Pour bon nombre d'observateurs avisés, cette phrase est lourde de sens. Selon eux, c'est pratiquement l'aveu qu'il a demandé à des amis d'accomplir la sale besogne...
Jean-Marc Aubert




7 commentaires:

Damien a dit…

Belle idée d'avoir rappelé que Mme Tessier n'est pas un perdreau de l'année et ne s'en laisse pas compter par ceux qui essayeraient de la déstabiliser!Idem pour la très fine clinicienne, Mme Cany qui n'a pas manqué de pointer les nombreux lapsus, dur d'être continuellement dans le contrôle, n'est-ce pas...

Avec la confirmation du "coup de fil que JMB voulait oublier", dixit M-L...

Félicitations encore pour le scoop et merci pour votre rapidité à nous informer.

Bonne soirée.

Damien

Anonyme a dit…

Je suis écoeurée que Tessier exerce encore. Elle sévissait déjà il y a pas mal d'années et auditionnait notamment des enfants maltraités. Elle a laissé de douloureux souvenirs à pas mal d'enfants et à leurs familles, n'hésitant pas à agresser verbalement les petites victimes (même de tout petits enfants) ou à leur jeter un stylo par la figure. Cette bonne femme écoeurante n'est absolument pas fiable et qu'elle fasse encore office d'experte me donne la nausée, indépendamment de son discours sur Bissonnet.

Anonyme a dit…

Faut-il avouer pour être condamné?
Quelles preuves peut-on avoir que JMB soit le commanditaire, sinon les accusations du tueur et du vicomte;
Est-ce suffisant d'avoir la conviction que JMB est bien l'unique commanditaire?
De toute façon ILS feront APPEL, avec on reprend TOUT à zéro dans 2 ans (le vicomte sera t il encore vivant?).

mcb a dit…

Savez-vous dans quel ordrre les plaidoiries auront lieu ? Bissonnet ou Belkacem en dernier ? Merci pour vos chroniques, dont le niveau est bien au dessus des autres notamment au niveau de l'orthographe !!!

La Mouette a dit…

Aujourd'hui, Mes Iris et Gérard Christol plaideront pour Belkacem (matin). Cet après-midi, le bâtonier Vérine et Me Sényk débuteront les plaidoiries pour la défense de Bissonnet. Demain matin, Henri Leclerc terminera pour plaider l'acquittement de Bissonnet. Verdict jeudi après-midi.

Anonyme a dit…

je ne fait aucune confiance au psy a deux balle il le sont tous tous trés peut d"études vois de garage pour des gens incapable d"aller plus haut dans les études lon ne peut leur accorder aucune confiance un métie qui rejoint le plus souvent la divination a bon martcher des gens dangereux qui ne devrait surtous pas s'immicerdans des affaire judiciaire en particulier cette bonne femme sans aucune compétence completement loufoque quis eprend car&ment pour un juge sa vanité na d'égale que son incompétence

yosoyasi a dit…

Anonyme, je viens d'avoir affaire à cette femme, je voudrais vous parler en message privé