JEUDI 20 JANVIER 2011, COUR D'ASSISES DE L'HERAULT, NEUVIEME AUDIENCE DU PROCES DES TROIS ACCUSES DE L'ASSASSINAT DE BERNADETTE BISSONNET, LE 11 MARS 2008 A CASTELNAU-LE-LEZ.
La cinquantaine, elle s'appelle Véronique B. et elle est psychologue clinicienne à Montpellier. "S'il vous plaît messieurs les journalistes, ne mentionnez plus mon identité, ça me cause un énorme préjudice depuis cette affaire, j'ai une profession sensible, je nous souhaite pas qu'on puisse m'identifier, je compte sur vous" supplie-t-elle ce jeudi soir en commençant sa déposition, assise dans un fauteuil, face à la cour et aux jurés. Elle est adepte de l'association IVI (Invitation à la vie) qui prône la paix, les prières catholiques quotidiennes, l'harmonisation par la relaxation du corps et de la pensée. "Ce n'est pas une secte, tous ceux qui l'ont écrit ont été traduits en justice et condamnés" prévient-elle. Visiblement, Véronique B. indispose les deux fils de Jean-Michel Bissonnet, assis derrière elle. C'est que les déclarations détaillées qu'elle a faites aux gendarmes durant l'enquête et qu'elle va réitérer ne sont guère favorables à leur père, ni au vicomte Amaury d'Harcourt d'ailleurs. "Quand j'ai appris le lendemain, la mort violente de Bernadette Bissonnet, je me suis dit M.Bissonnet et Amaury sont mêlés à son assassinat" déclare-t-elle tout de go. Et d'argumenter longuement pourquoi elle a eu cette intuition : "J'étais une amie de longue date d'Amaury d'Harcourt que j'ai connu grâce au responsable d'IVI qui réside à Saint-Clément-de-Rivière où il séjournait souvent, l'été 2007, le vicomte m'a invité dans son château de l'Yonne, à Saint-Eusoge, avec mes trois enfants, je venais de me séparer de mon compagnon dans des circonstances difficiles, je m'étais retrouvée à la rue. Mais, je n'ai plus reconu Amaury, il s'était mis à boire, il était méchant, un soir, il m'a versé de l'huile chaude sur ma tête avec une poêlle, mes enfants étaient terrorisés, nous avons écourté nos vacances".
"Voulez-vous devenir ma maîtresse ?"
Véronique B. poursuit son monologue, qui vire à l'accusation : "On s'est perdu de vue et un jour, on s'est recontactés. Amaury était ici et il m'a présenté son vieil ami, Jean-Michel Bissonnet. Ils m'ont invité à dîner dans la villa de Castelnau, en l'absence de sa femme partie en voyage. Puis, M.Bissonnet a voulu que nous dînions en tête à tête dans un restaurant de La Grande-Motte. Là, à peine installé à table, M.Bissonnet m'a déclaré, texto : Vous n'êtes pas trop mal, je suis timide, je ne sais pas draguer, je vous propose de devenir ma maîtresse. Et ça, on me l'avait jamais fait ! J'ai repris mes esprits et je lui ai dit que s'il ne s'entendait plus avec sa femme, il n'avait qu'à se séparer. M.Bissonnet m'a répondu qu'il cherchait une maîtresse, qu'il n'avait plus de relations sexuelles avec sa femme, précisant que ça venait d'elle, qu'elle refusait d'avoir des rapports devant de films pornographiques. Il m'a dit qu'il ne voulait pas divorcer, car il perdrait la maison car sa femme la vendrait et il m'a dit, cette villa, c'est mon rêve, mon paradis. J'ai compris qu'il y tenait comme la prunelle de ses yeux". La psychologue se souvient que Amaury d'Harcourt lui avait téléphoné pour lui annoncer qu'il viendrait séjourner à Saint-Clément-de-Rivière le mercredi 12 mars, le lendemain de l'assassinat de Bernadette Bissonnet. "Je ne savais pas qu'Amaury était en fait decendu en vitesse de l'Yonne la veille des faits, suite à un appel précipité de M.Bissonnet" assure-t-elle.
"Un de vous ment"
Le président Joël Mocaer veut savoir le degré d'amitié qui liait le témoin et le vicomte Amaury d'Harcourt : "Une amitié, sans plus". Le président : "Avez-vous eu des relations plus intimes, disons sexuelles". Véronique B. formelle : "Non". Le président : "Durant l'instruction, M.D'Harcourt a dit le contraire". Le vicomte, assis juste à côté, est invité à éclaircir cette incohérence flagrante : "Oui, nous avons eu une relation sexuelle". Mme B. maintient que "non". Joël Mocaer se fâche : "Un de vous ment". Mais, ils restent sur leur position, ce qui provoque un déchaînement sur le banc de la défense de Jean-Michel Bissonnet qui qualifie "ce témoignage de farfelu et de mensonger". Les avocats du frère de Bernadette Bissonnet, parties civiles et ceux de Méziane Belkacem regrettent "une fois de plus que, quand ce n'est pas la vérité que M.Bissonnet veut nous faire avaler, les gendarmes, juges, experts et témoins sont traités de menteurs".
4 minutes
De sexe, il en a été question également ce jeudi, quand un technicien en informatique et en téléphonie de la gendarmerie a rappelé que Jean-Michel Bisonnet avait ouvert des comptes sur des sites de rencontres sadomasochistes, fétichistes, libertins et gays sous le pseudonyme de Lefennec34. "Par curiosité" se défend-t-il. Le président ose une question : "M.Bissonnet, êtes-vous homosexuel ?". La réponse est négative. Les avocats du frère de la victime notent "cette quête d'homme et de femmes âgés de 30 à 60 ans pour pimenter votre vie, comme il est dit sur des messages qui coïncide avec le témoignage de Véronique B. qui vient nous dire, et je pense qu'elle est crédible, que vous cherchiez une maîtresse". Le décryptage chirurgical des contacts téléphoniques, grâce à l'examen des appels passés et reçus sur les téléphones fixes et mobiles des trois accusés avant et après l'assassinat atteste que le vicomte Amaury d'Harcourt et Méziane Belkacem ne se connaissaient pas avant le jour des faits. "Il n'y a jamais eu le moindre échange téléphonique entre eux les six mois ayant précédé le crime, en revanche M.Bissonnet a beaucoup appelé le vicomte" insiste un expert. Il est matériellement et techniquement établi que Jean-Michel Bissonnet a présenté le vicomte à Belkacem le 11 mars 2008. Et que durant cette journée, Méziane Belkacem venu laver les carreaux de la villa cossue et l'aristocrate, "vieil ami de quarante ans" du mari ne sont restés ensemble que quatre minutes. "Et on veut encore nous faire croire qu'ils ont pu monter ce plan diabolique ensemble, à l'insu de M.Bissonnet" s'étranglent Jean-Robert Phung et Luc Abratkewicz, les avocats de Jean-Pierre Juan, le frère de Bernadette Bissonnet. Ce vendredi, Florent et Marc Bissonnet, les deux fils de l'homme d'affaires viendront témoigner. Ils devraient confirmer qu'ils épousent l'hypothèse d'un complot monté de toutes pièces par les deux co-accusés. Ils ont bondi ce jeudi soir, quand Véronique B. a terminé sa déposition par ces mots terribles : "Il va falloir que les deux enfants s'y fassent, c'est bien leur papa qui a fait tuer leur mère"...
Jean-Marc Aubert
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2 commentaires:
manifestement ce pseudo journaliste n était pas dans la salle pour rapporter les échanges du jour avec si peu de vérité!!!
Le "pseudo journaliste" qui est un journaliste spécialisé dans la chronique judiciaire depuis 30 ans a quitté l'audience à 18 heures pour rédiger ce compte-rendu. J'étais effectivement absent entre 18 h et 20h30, mais j'ai fidèlement retranscris ce qui s'est dit de 9h à 18h ce jeudi. Depuis le début du procès, des membres du comité de soutien à Bissonnet approchent les journalistes qui ne rapportent pas LA VERITE que le mari veut imposer à la cour, aux jurés et à la presse. Ces personnes voudraient que les journalistes écrivent que M.Bissonnet est innocent, en occultant tous les points négatifs qui sont évoqués aux audiences. Il n'est pas question de céder à votre pression.
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